"A demain le bon sexe"... disait, non sans une pointe d'ironie, Michel Foucault, au plus fort de la "révolution sexuelle", et l'on sentait que ce n'était pas gagné. Qu'est-ce que le bon sexe? J'ai écrit ce livre en neuf mois... et toute une vie... Sans doute, pour moi, une manière de réaliser une certaine façon qui fut mienne d'être femme je me revois, dans ma petite chambre mansardée, étudiante, tentant en vain de lire en son entier l'Histoire de la sexualité (...) de Michel Foucault... Que savais-je de la sexualité, que pouvais-je recevoir de cet essai, que je trouvais grandiose, lumineux et obscur? Foucault, le seul des philosophes à parler de "ces choses-là", était bien isolé. Il faudrait du temps pour que ses écrits fassent leur route et du temps pour changer les mentalités. Du temps aussi pour moi, pour pouvoir les entendre, qu'ils fassent écho en moi. "Le sexe, disait Foucault, ça s'administre, la sexualité, ça se subit ; quant à la sensualité, elle est chaque jour à inventer." J'ai voulu rouvrir le dossier, emprunter les chemins qu'il a tracés en 1976 en écrivant son Histoire de la sexualité, qui est l'histoire des discours sur la sexualité, eux-mêmes histoire des corps investis par le pouvoir. Danièle Sastre. (shrink)

Je rappelle ici l’une des plus constantes préoccupations de la pensée de Jean-Luc Nancy : celle du destin d’un Occident qui, au moment même où il paraît accomplir son élargissement au monde entier, est amené à faire, de plus en plus, le constat de son propre effacement, de son déclin, ou de sa finitude. Je le fais tout en déplaçant quelque peu le point de vue d’où le problème se pose « normalement » car, comme c’est arrivé maintes fois dans (...) mes échanges avec Nancy lui-même, j’y fais jouer mon écart, ou mon arrabal hispanique. (shrink)

En contraste d’avec la pensée de Spinoza, pour qui la foi n’est qu’un phénomène extérieur et étrange, une notable exception à sa théorie du salut par le control des passions et l’amour intellectuelle à Dieu et par Dieu que l’homme de connaissance peut atteindre seulement grâce à la véritable philosophie, on analyse ici très brièvement la compréhension que de la foi nous proposent, en ayant l’expérience intérieure, surtout Descartes mais aussi Pascal. Pour le premier la foi relève de la volonté, (...) à qui la grâce incline d’embrasser le message révélé à peu près comme la perception claire et distincte incline au jugement dans l’acte deconnaissance. Pour Pascal la foi et la connaissance sont de l’ordre, toutes deux, du coeur, qui comme on sait a des raisons que la raison ne connait pas. (shrink)

Cette étude se place à la croisée de trois auteurs qui laissent entrevoir, à l'horizon du nucléaire, la persistance d'un même questionnement autour du concept inattendu de "déception". Le nucléaire, qui semble accompagné par une multiplication sans retour des discours sur la fin, emporte jusqu'à l'idée même de fondement, exposant la raison à l'effondrement de son "principe" et entraînant le "désappointement" du programme rationnel de la modernité. La raison semble alors incapable de se soustraire au règne du simulacre qui "instrumentalise (...) les idées mais ne les pense plus" (Levinas). Face à la recrudescence des discours catastrophistes, il s'agira alors de "démystifier l'apocalypse" et "l'alternative du tout ou rien qui transforme en un pouvoir quasi mystique l'arme de l'atome" (Blanchot). Derrida, Blanchot et Levinas, proposeront trois analyses qui semblent nous "dissuader" de penser le phénomène nucléaire selon le critère d'une vérité conventionnelle car il se présente sous les traits d'une "apocalypse sans apocalypse, sans révélation de sa propre vérité, sans savoir absolu" (Derrida). Trois apologies paradoxales qui élèvent le désastre nucléaire au rang de principe "d'époque", tout en suspendant ce geste dans l'insignifiance d'une absence de révélation et l'effondrement du sens, exposant la pensée à une "déception", un "dessaisissement", qui s'avèrent essentiels à son renouveau. Il semblait d'autant plus important, à l'heure de la post-vérité, d'analyser cette éthique de la déception qui reconduit la raison hégémonique à sa "fission" inhérente."--Page 4 of cover. (shrink)

L'oubli est précédé par sa mauvaise réputation. Pensé comme un manque de la mémoire, le symptôme d'une dégénérescence annoncée, on le redoute. On cherche à l'oublier bien que l'on sache qu'il sera toujours là. Pourtant, s'il ne faisait pas quotidiennement son œuvre, on ne pourrait plus vivre, agir ou créer. Oublier est une faculté universelle et vitale dont les modalités d'expression diffèrent de celles de la mémoire : une puissance enfouie en notre être, une force créatrice capable de nous régénérer. (...) À contre-courant des modes et humeurs de notre société, des philosophes, des anthropologues et surtout des artistes n'ont pas oublié d'oublier tous les fardeaux qui se présentent comme des obstacles à leur désir de création. Développer sa capacité à effacer les évènements pesants et traumatisants qui nous conduisent au désastre est moins un risque qu'un pari, dont l'enjeu est de rendre à chaque personne ce qu'elle désire peut-être le plus au monde : affirmer sa réelle singularité, notamment par et dans l'acte créatif."--Page 4 of cover. (shrink)

1. L'histoire de l'humain comme catastrophe écologique -- La catastrophe néolithique -- L'homme contre la Nature -- L'humanisme contre l'animal -- Une haine savante contre la Nature -- 2. Substituer des machines aux êtres vivants -- L'élimination de l'animalité -- Des technologies autistes, schizophréniques et paranoïaques -- 3. Machiner l'humain -- La préférence de l'homme pour des hommes artificiels : la parabole de James -- 4. Le post-humain comme point final du désastre humaniste -- La honte prométhéenne de Ginther Anders (...) -- Détruire non seulement la Nature mais aussi le souvenir qu'on pourrait en avoir -- 5. A quoi sert donc l'humain ? -- Remettre l'homme à sa place -- Décaper la morale -- La ressource animiste -- Perspectivisme et multinaturalisme -- Immersion de l'humain dans un monde tragique. (shrink)

Après Condition de l'homme moderne et La crise de la culture, l'essai De la révolution (1963) est le troisième ouvrage d'une série dans laquelle Hannah Arendt expose le nouveau paradigme du politique qu'elle entend développer ainsi qu'un nouveau paradigme de la révolution. Dans un contexte de Guerre froide, elle propose de tirer les leçons de l'histoire en opposant ce qu'elle nomme le "désastre" de la Révolution française aux leçons d'une révolution supposée réussie, incarnée par la "Déclaration des droits" américaine. Les (...) contributions des historiens et philosophes réunies dans ce volume, analysent la manière dont Arendt instrumentalise l'histoire des Révolutions américaine et française et se détermine par rapport à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Elles étudient également la place qu'Arendt attribue au peuple au cours de ces processus et dans quel esprit elle se réfère, dans le dernier chapitre de son essai de 1963, aux "conseils" révolutionnaires. La formule arendtienne du "droit à avoir des droits" amorce-t-elle, comme certains le soutiennent aujourd'hui, un tournant politique dans la considération des droits de l'homme? Ne représente-t-elle pas plutôt une machine de guerre contre la notion même de droit naturel, qui se trouve au fondement de ces droits? Dès lors, que reste-t-il de l'idée d'humanité dans la perspective construite par Arendt?"--Page 4 of cover. (shrink)

Les penseurs matérialistes, de John Locke à Adam Smith, ont inventé que la vie de l'homme, quoique propriétaire, est triste, que l'amour de soi compense ; l'économie politique fut donnée en surplus, magnifiée par Jean-Baptiste Say prince de la science. Kant en dépit de sa magistrale critique de la raison laissa passer la chose en soi - ce que lui reprocha Schopenhauer. La pensée moderne s'engouffra dans cette béance ; Hegel y plaça l'Esprit en marche, les économistes ordinaires affirmèrent la (...) marchandise substitut de toute autre valeur, Heidegger mit l'étouffoir sur l'humain dès 1929 avec Sein und zeit. La résistance pourtant fut assurée ; Johann Fichte, Karl Marx diffamé par les ignorants, plus près de nous Simone Weil, tentèrent de faire entendre la voix de la spiritualité. La vérité n'est pas un vain mot ; il est en l'homme un moi transcendantal qui appelle ; sans doute l'objet de ses vœux lui échappe, mais y renoncer ne peut conduire qu'au désastre de l'ego triomphant, chacun séparé et plein de sa suffisance marchande. Pour le collectivisme, nous avons déjà donné ; merci bien. L'auteur de cet essai a étudié en vrai ces auteurs, en langue originale. Les amateurs de sensations faciles ne trouveront pas leur compte ici."--Page 4 of cover. (shrink)

Remarques sur les Pensées de M. Pascal.--Les Lettres philosophiques.--Traité de métaphysique.--Discours sur l'homme.--Poème sur la loi naturelle.--Poème sur le désastre de Lisbonne.

We show that the first order theory of the lattice $\mathscr{L}^{ (S) of finite dimensional closed subsets of any nontrivial infinite dimensional Steinitz Exhange System S has logical complexity at least that of first order number theory and that the first order theory of the lattice L(S ∞ ) of computably enumerable closed subsets of any nontrivial infinite dimensional computable Steinitz Exchange System S ∞ has logical complexity exactly that of first order number theory. Thus, for example, the lattice of (...) finite dimensional subspaces of a standard copy of $\bigoplus_\omega$ Q interprets first order arithmetic and is therefore as complicated as possible. In particular, our results show that the first order theories of the lattice L(V ∞ ) of c.e. subspaces of a fully effective ℵ 0 -dimensional vector space V∞ and the lattice of c.e. algebraically closed subfields of a fully effective algebraically closed field F ∞ of countably infinite transcendence degree each have logical complexity that of first order number theory. (shrink)

We show that linear Regge trajectories for mesons and glueballs, and the cubic mass spectrum associated with them, determine a relation between the masses of the ρ meson and the scalar glueball, $M(0^{ + + } ) = 3/\sqrt 2 M(\rho )$ , which implies $M(0^{ + + } ) = 1650_ \pm 10$ MeV. We also discuss relations between the masses of the scalar, tensor and 3-- glueballs, $M(2^{ + + } ) = \sqrt 2 M(0^{ + + } (...) ),{\text{ }}M(3^{ - - } ) = 2M(0^{ + + } )$ , which imply $M(2^{ + + } ) = 2290_ \pm {\text{ }}15{\text{ MeV, }}M(3^{ - - } ) = 3240_ \pm {\text{ }}20$ MeV. (shrink)

Lives and work of Veṅkaṭanātha (Vedantadesika), 1268-1369, and Maṇavāḷa Māmun̲i, 1370-1444, Vaishnavite leaders and exponents of the Viśiṣṭādvaita school in Hindu philosophy from Tamil Nadu.

Here are the answers to questions Man has sought through the ages; here are practical answers you hoped could be found somewhere; here are answers that work. ...

The word ‘existentialism’ has become something of a catchword in religious circles today, and one suspects that it is sometimes a substitute rather than a medium for thought. Most theological teachers must from time to time have received from a pupil an essay in which the words ‘existential’, ‘existentially’ and ‘existentialism’ appear to have been sprinkled from a pepper-pot over an exposition whose meaning would remain unchanged if these words were excised altogether. Nevertheless, usum non tollit abusus, and the following (...) rather unsystematic remarks may perhaps be of some help in elucidating and evaluating a mode of thought and expression which has attracted the interest of some of the more profound, as well as of some of the more superficial, theological and philosophical writers of the present day. (shrink)

The basic structural units of society, as a highly organized social system, are social institutions, which allow to create a strong and stable system of relations between people, to form a social order. Leadership is one of the main elements that ensures the functioning of a social institute. The specific traits and particular attributes of political leadership are actively explored by scholars, while spiritual leadership with its particular characteristics remains unaddressed. In the modern world, the institute of leadership in Judaism (...) has a significant impact on its followers, and therefore it is important to study the historical roots of this phenomenon, the mechanisms of influence of the leader on the followers of the current and directly determine the role of the spiritual leader in the preserved national traditions of Judaism. (shrink)

Purpose: My goals in this paper are to comment on some of the roles that Ernst von Glasersfeld played in our work in IRON (Interdisciplinary Research on Number) from circa 1975 up until the time of his death, and to relate certain events that revealed his character in very human terms. Method: Among my recollections of Ernst, I have chosen those that I felt would most adequately portray his impact on the field of mathematics education and his ethics in the (...) field of human affairs. Findings: It has not often been said but, in his work in IRON, it was Ernst’s explicit intention to start a conceptual revolution in mathematics education and beyond. Other than serving as a revolutionary, Ernst also served as a mentor for many investigators in mathematics education, including myself. He excelled as a scientist as well an epistemologist, and his scientific work fueled his epistemological work. Ernst was a very ethical and wonderful human being who was dedicated to the betterment of humankind by means of his revolutionary ideas. (shrink)

We consider language models for the Lambek calculus that allow empty antecedents and enrich them with constants for the empty language and for the language containing only the empty word. No complete calculi are known with respect to these semantics, and in this paper we consider several trivalent systems that arise as fragments of these models? logics.

Philosophical Studies Vol. 2, No. 2, p. 163, l. 24 for ‘Pocreon’ read “Creon’ and p. 165, l.4 for “Nereus” read “Nessus”, l. 16 for “Corrolate” read “Correlate” and l. 27 for “ Trachinae ” read “ Trachiniae ”. Proffessor Mackinnon should also have been described as Norris-Hulse Professor of Divinity in the University of Cambridge and Fellow of Corpus Christi College.

L. R. Reinhardt; III—Dualism and Categories, Proceedings of the Aristotelian Society, Volume 66, Issue 1, 1 June 1966, Pages 71–92, https://doi.org/10.1093/aris.